Coronavirus félin (FCoV) et Péritonite Infectieuse Féline (PIF) : vers un diagnostic fiable

Posté sur: 03/02/2025

A propos de la PIF

Le coronavirus félin (FCoV) est un virus à ARN largement présent dans de nombreuses populations de chats à travers le monde. Principalement un virus affectant le système digestif, il ne provoque généralement pas de symptômes cliniques, ou se manifeste uniquement par une légère entérite, voire par un retard de prise de poids. Toutefois, une petite proportion de chats infectés développe une maladie grave, la péritonite infectieuse féline (PIF). Les génomes du FCoV, comme ceux de tous les coronavirus, présentent une grande variation génétique en raison du taux élevé d’erreurs de l’ARN polymérase, ce qui entraîne différents types de mutations, telles que des mutations ponctuelles, des délétions, l’introduction de codons de terminaison et des recombinaisons. Bien que le FCoV puisse se propager de manière systémique dans les monocytes des chats sains, il est supposé que des mutations spécifiques, survenant chez un chat donné, permettent au virus de changer de cible cellulaire, passant des entérocytes aux monocytes, facilitant ainsi l’émergence d’une forme du virus hautement pathogène responsable de la PIF. Cependant, aucune mutation particulière n’a encore été identifiée, et il est peu probable qu’une telle mutation existe. 

Le FCoV est un virus très contagieux. Les selles représentent la principale source d'infection, avec les bacs à litière comme facteur de transmission majeur au sein des groupes de chats. L'infection se transmet principalement par voie orale, généralement de manière indirecte, après un contact avec des objets contaminés par les selles, tels que les bacs à litière, les accessoires de nettoyage (pelles, brosses, aspirateurs), ainsi que les chaussures. De plus, le toilettage des pattes contaminées après l'utilisation du bac à litière constitue également une voie de contamination. En conséquence, la transmission se fait principalement par la voie fécale-orale.

La PIF touche particulièrement les chats de certaines races, ainsi que les jeunes de moins de deux ans. De plus, une grande quantité des chats développant une PIF proviennent de foyers abritant plusieurs chats ou ont un antécédent d'hébergement dans de tels foyers. Un récent facteur de stress, tel qu’une adoption, un séjour en refuge, la stérilisation, une maladie des voies respiratoires supérieures ou la vaccination, est fréquemment observé dans leur historique. Les signes cliniques les plus fréquents incluent des épanchements (généralement abdominaux et/ou pleuraux, parfois péricardiques ou scrotaux), accompagnés de fièvre, d’anorexie et de perte de poids. Une augmentation de volume des ganglions lymphatiques abdominaux est également fréquemment observée notamment chez les chats sans épanchement. Des symptômes oculaires (comme l’uvéite) et neurologiques (par exemple, l’ataxie) peuvent également se manifester. 

Lorsqu’un épanchement est présent, l’analyse de celui-ci (cytologie, biochimie et recherche de l’antigène ou de l’ARN du FCoV) est cruciale pour poser un diagnostic de PIF. En l'absence d’épanchement, les prélèvements à l’aiguille fine (FNA) des organes affectés pour la cytologie et l’analyse de l’ARN du FCoV sont également utiles.

Diagnostic de la PIF

Le diagnostic de la péritonite infectieuse féline (PIF) repose sur une combinaison d’examens cliniques et de tests diagnostiques. Lorsqu'un épanchement est présent, l’analyse du liquide par cytologie, biochimie, et détection de l’ARN ou de l’antigène du FCoV est essentielle. En l’absence d’épanchement, des prélèvements à l’aiguille fine des organes affectés peuvent être utilisés pour la cytologie et la PCR. Les tests sérologiques peuvent détecter des anticorps contre le FCoV, mais leur interprétation est compliquée, car de nombreux chats sains peuvent être porteurs d'anticorps. L’immunohistochimie sur des échantillons de tissus et l'analyse histopathologique restent des techniques clés pour confirmer la PIF. Le diagnostic de la maladie nécessite également l'exclusion d'autres pathologies présentant des symptômes similaires. En raison de la diversité des signes cliniques et de la complexité du diagnostic, une approche combinée de plusieurs méthodes est souvent nécessaire.

Les tests RT-PCR pour le FCoV peuvent être utilisés pour détecter l'ARN du FCoV dans divers échantillons, tels que le sang, les épanchements, les tissus (y compris les échantillons prélevés par FNAs), le liquide céphalorachidien (LCR) ou l'humeur aqueuse. Il est important que les tests RT-PCR soient quantitatifs et qu'ils mesurent la charge virale du FCoV dans l’échantillon analysé. Cette mesure est utile car l'infection systémique par le FCoV chez les chats sains ou sans PIF présente des charges virales plus faibles que chez les chats atteints de PIF. Par conséquent, un résultat positif à la RT-PCR pour le FCoV dans un échantillon n'est pas spécifiquement indicatif de la PIF, mais des résultats positifs avec une charge virale élevée dans des échantillons de chats présentant des signes cliniques compatibles avec la PIF soutiennent fortement ce diagnostic, et constituent souvent une preuve suffisante pour initier un traitement antiviral contre la PIF.
 
Des techniques moléculaires rapides, comme l’amplification isotherme par boucle (LAMP) pour la détection de l’ARN du FCoV en interne, en tant que tests au point de soin, ont été proposées sur le marché. Bien qu’elles présentent un certain potentiel, ces méthodes souffrent traditionnellement d’une faible sensibilité. Des travaux supplémentaires sur des échantillons cliniques sont nécessaires avant qu’elles ne puissent être recommandées pour un usage généralisé.

Traitement de la PIF

La disponibilité récente de traitements antiviraux efficaces, notamment l'analogue nucléosidique GS-441524 a radicalement changé le traitement de la PIF pour les propriétaires et les équipes vétérinaires. Désormais, l'euthanasie n'est plus la seule option, et la PIF est fréquemment guérissable. Ces traitements agissent rapidement, permettant un traitement diagnostique chez les chats chez lesquels la PIF est très probable. Des taux de succès allant de 81% à 100% ont été rapportés chez les chats traités avec différentes préparations de composés censés, ou connus, contenir du GS-441524. Ainsi, les vétérinaires ont désormais besoin d’outils diagnostiques efficaces pour évaluer rapidement la probabilité d’un diagnostic de PIF, afin de pouvoir administrer des antiviraux en temps utile.

Pourquoi un diagnostic fiable et précoce est essentiel ?

La PIF peut désormais être traitée en France avec une molécule spécifique, offrant jusqu’à 80% de chances de rémission. C’est pourquoi, un diagnostic précoce est crucial pour mettre en place rapidement une prise en charge adaptée.
 
 Grâce à une quantification précise du virus circulant et des résultats fiables, la PCR en temps réel se distingue comme la méthode de choix pour détecter et suivre l’évolution du FCoV, là où d’autres techniques comme le LAMP montrent leurs limites.

Notre solution : le Bio-T kit® Canine & Feline Coronavirus

Nous avons développé un kit PCR en temps réel triplex sensible permettant la détection du FCoV, incluant le coronavirus responsable de la PIF dans toutes les matrices d’intérêt.

Une quantification absolue est intégrée dans le kit, permettant le suivi de l’évolution de la maladie et la réponse de l’animal aux traitements réalisés.

Analyse : Qualitative & quantitative permettant le suivi longitudinal de la charge virale

Types de prélèvements: Sang total (sur tube EDTA), écouvillon rectal, fèces, liquide cérébrospinal (LCS), liquide d'épanchement pleural et péritonéal.

Thermocycleurs validés : QuantStudio™5, MIC qPCR Cycler, ELITe InGenius, AriaMx™, et autres.

Programmes d'amplification: 65 min sur les thermocycleurs de PCR en temps réel habituels et 50 min sur le MIC qPCR Cycler

Pourquoi choisir notre kit ?

Décongélation rapide du Master Mix prêt à l’emploi et de couleur bleue pour une distinction facile
Suivi longitudinal grâce à la quantification absolue possible
Deux contrôles internes positifs : un IPC endogène et un IPC exogène pour assurer la haute qualité des résultats sur toutes les matrices
Développé selon les prescriptions de la norme NF U47-600-2 (AFNOR), ce kit offre d'excellentes performances : haute sensibilité et spécificité.
Format de kit optimisé :
48 réactions
(4 x 12) pour
une utilisation adaptée à toutes
les séries d’échantillons

Une gamme complète pour le diagnostic des maladies infectieuses chez les animaux de compagnie

Le Bio-T kit® Canine & Feline Coronavirus s’intègre dans une gamme complète de kits PCR en temps réel dédiés au diagnostic des maladies infectieuses chez animaux de compagnie. Nos kits permettent d’identifier rapidement et avec précision un large éventail d’agents pathogènes canins et félins.

Besoin de plus d’informations ou d’un accompagnement personnalisé ? Notre équipe est à votre disposition pour vous conseiller et vous aider à choisir les solutions les plus adaptées à vos analyses.

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